Parentalité : Un père et une mère ! Est-ce vraiment nécessaire ?

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Le slogan « un papa, une maman », qu’on a récemment entendu lors des manifestations contre l’homoparentalité, a éveillé en moi une vieille interrogation qui date de plus de 10 ans. Plutôt que d’un père et d’une mère dont l’enfant aurait besoin pour son développement, ne devrait-on pas parler de représentation féminine et masculine[1] ? Et est-ce plutôt d’une représentation physique dont il a besoin ou plutôt d’une représentation comportementale ? 

C’est vrai, on nous parle d’une mère, d’un père. Mais qu’est-ce que c’est qu’une mère et un père par rapport à un enfant ? 

Qu’est-ce que c’est qu’une mère et un père par rapport à un enfant ? 

  • Est-ce que c’est la représentation des géniteurs ? La mère serait celle qui a enfanté et le père celui qui a ensemencé ? Cela me semblerait tout de même fort réducteur et présenterait peu de sens en dehors du fait biologique.
  • Chiang Mail 3 -005Est-ce que c’est la représentation physique d’un mâle ou d’une femelle ? C’est-à-dire celle d’un individu doté d’une physiologie féminine et d’un autre doté d’une physiologie masculine.
  • Est-ce que c’est une représentation comportementale féminine et une représentation comportementale masculine ? C’est-à-dire d’un individu dont la féminité et les comportements maternant domineront et d’un autre dont la masculinité et les comportements « paternant » domineront ? Maintenant qu’est-ce qu’un comportement maternant et un comportement « paternant » ? Question qui mériterait débat mais que je ne développerai pas ici.

Peut-être y a-t-il une autre possibilité à laquelle je n’ai pas pensé, je vous laisse le soin de réagir si c’est le cas. 

Quand j’entends les opposants à l’homoparentalité, si je ne me trompe pas, leur « un papa, une maman » correspondrait principalement aux deux dernières. Bien évidemment il y aura sûrement certains radicaux pour qui ce seront les trois[2]. Mais est-ce que cela tient vraiment la route ? 

Éduquer et élever des enfants : un droit pour tous qui ne peut être réduit à une représentation figée. 

Personnellement, je connais des hommes qui sont beaucoup plus maternant que des femmes, plus attentionnées. Et inversement, je connais des femmes qui sont plus paternant que des hommes. Et aucun d’entre eux n’est gay. 

Une femme et une mère est-elle obligatoirement majoritairement féminine et maternante ? Un homme et un père est-il obligatoirement majoritairement masculin et paternant ? Cette vision que l’on voudrait nous imposer comme une norme n’est-elle pas réductrice ? L’histoire des individus au travers des âges et des cultures ne nous a-t-elle pas montré que ce n’était pas aussi simple ? 

Quelle représentation physique et masculine va donner un père efféminé et très maternant ? Si la mère est aussi très féminine avec des comportements majoritairement féminins, n’y aura-t-il pas alors un déséquilibre ? La dominante féminine est la plus visuellement parlante (notamment avec les hommes), mais la question se pose tout autant dans le cas inverse où la masculinité dominera. De tels couples seront-ils favorables pour le développement de leurs enfants ? Ce n’est pas sûr et ils sont pourtant nombreux. Ils pourront l’être comme ne pas l’être. Il existe des cas où ça l’a été comme des cas où ça ne l’a pas été. 

De manière générale, dans les couples gays, on retrouve souvent un individu plus masculin et un autre plus féminin. Les dominantes masculines et féminines sont présentes et représentées. On peut même se demander parfois, si, du fait d’être du même sexe, elles ne seraient pas plus facilement présentes dans les couples gays que dans les couples hétéros. Nous avons tous besoin de complémentarité et de différence. L’idem n’existe pas. Alors, lorsqu’il n’y a pas de différenciation visuelle marquée, ne reste-t-il pas que le comportemental ? Entre hétéro, la différence physique peut tromper, elle peut masquer l’inexistence d’une différence comportementale existante entre dominante féminine et dominante masculine. C’est beaucoup moins le cas entre gay. Bon, je pousse peut-être un peu là, je sais. Mais qui sait ! La réflexion et l’interrogation n’est-elle pas en soi intéressante ? Cela ne mérite-t-il pas d’être posé ? Bon, je m’égare un peu là… revenons donc à notre sujet. 

Un couple gay dont les représentations comportementales masculines et féminines sont présentes ne serait-il pas plus favorable au développement d’un enfant qu’un couple hétéro qui n’aurait qu’une dominante comportementale de présente (masculine ou féminine) ? Cette question ne mérite-t-elle pas d’être posé et questionné ?

Oh, je sais, certains me diront qu’il y a des risques de déviances. Mais pourquoi y en aurait-il plus que dans les couples hétéros ? L’homosexualité n’est pas une déviance sociale, alors pourquoi devrait-il y avoir plus de risques de perversions, vis-à-vis des enfants, dans les couples gays ? Personnellement, je n’ai jamais entendu parler de pédophile gay et s’il y en a, je doute qu’ils soient plus nombreux que les hétéros. 

Réduire la parentalité à une représentation physique alors que les représentations comportementales sont plus que complexes me semble complètement absurde.

Face à la complexité de la vie, la complexité des relations humaines, la complexité des identités (et notamment des genres dans l’identité), de quel droit peut-on ainsi affirmé que deux femmes ou deux hommes ne peuvent pas élever un enfant correctement, qu’ils seraient un danger pour l’enfant ou pour l’avenir de notre espèce comme certains ont pu le dire ? De quel droit s’arroger ainsi le droit à l’éducation ? 

S’occuper d’enfants, éduquer des enfants, élever des enfants n’est-il pas le droit de tous, quel que soit son genre, son orientation sexuelle, sa couleur, sa religion, son espèce ? Interdire ce droit au nom d’une norme imposée, quel qu’elle soit, ne serait-il pas de l’ordre de la dictature et de l’intolérance ?

 

La parentalité, n’est-ce pas avant tout une question de féminin et de masculin ?

L’important n’est-il pas avant tout une complémentarité au bénéfice de l’enfant ?

 Une complémentarité qui pourrait parfois être à trouver, voire à créer ! 

 

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[1] Tous les humains ont une part féminine et une part masculine en eux. Je suppose que vous en conviendrez. Certains hommes auront une part plus féminine que masculine et certaines femmes auront une part plus masculine que féminine, cela ne jouant pas obligatoirement sur leurs orientations sexuelles. Et oui ! Sexuellement,  les orientations divergent sans qu’il y ait déviance comme la biologie et l’éthologie l’ont montré. Certains individus seront de purs hétéros, étant incapable d’avoir une attirance pour une autre personne de leur sexe. D’autres seront dans un entre deux laissant ou ne laissant pas s’exprimer leur tendance bisexuel (culture oblige). Et d’autres encore ne se sentiront attirés que par des personnes de leur propre sexe. Et il y a ceux qui, prisonnier de leur culture, suivront la norme établie n’écoutant pas leur tendance profonde, souvent pour leur mal-être.

[2] Pour se développer, nous savons tous que tous les petits ont besoin d’affection et d’amour, de préférence de la part de ceux qui s’occupent d’eux. Bien évidemment, l’idéal serait que ce soit des parents géniteurs, mais nous savons tous que la vie n’est pas si simple que ça. Maintenant, nous savons aussi qu’il n’est pas essentiel que ce soit les géniteurs, n’en déplaise aux éventuels radicaux.

 

Publié dans Divers et Société

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