Coral humain...
Le matin avance, le troupeau s’élance.
Masse informelle qui s’engouffre dans ces voies tracées rien que pour eux. Bouches béantes de bitume, couloirs souvent blafards et sales, escaliers divers, le métro les avale goulûment quotidiennement. Qu’ils soient décidés, enthousiastes, soumis, désabusés, hagards ou éteints, tel des automates plus ou moins pressés, ils se serrent, se compressent, se poussent les uns derrière les autres, parfois se bousculent, avançant obstinément vers leur zone d’abattage… de travail. Tel Sisyphe roulant sa pierre, cela se répète inlassablement, mais avec d’heureuses pauses hebdomadaires.
C’est l’enfer du métro aux heures de pointe. Ce corral humain dans lequel un très grand nombre se précipite tel des bœufs allant à l’abattoir.
Bientôt, peut-être, n’aurais-je pas d’autre choix que de le rejoindre… bien malgré moi.