Différences Femmes/Hommes 4/6 : femmes et hommes 1/2

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Rappel pour celles et ceux qui n'ont pas encore lu une des autres pages : les éléments de cet article sont tirés de recherches et comme pour toutes recherches, ce qui est présenté concerne une majorité de personnes d'un même genre et non l'ensemble de celles-ci. Pour cette raison, vous pourrez éventuellement ne pas vous retrouvez dans l'ensemble des résultats concernant votre genre, comme c'est mon cas. Je reviendrai là-dessus lors de la réflexion critique que je ménerai en conclusion dans le dernier article sur ce sujet.

 

5 – Différences femmes/hommes 

Des différences existent donc dès le plus jeune âge entre filles et garçons, comme elles existent entre femmes et hommes, même si cela peut s’exprimer différemment. 

Clipart 2 Nous avons vu dans la partie précédente que dans le relationnel il y avait une préférence pour la relation hiérarchique entre les garçons et pour le rapprochement entre les filles. Cette différence existerait dans le mode de conversation entre femmes et hommes. Deborah Tannen nous explique dans ses études sur les modes de conversations qu’elle avait pu constater que majoritairement la conversation des femmes était fondée sur la proximité ou la distance affective, là où celle des hommes l’était sur la compétition et la hiérarchie. Elle dit à ce sujet qu’« un homme et une femme pourraient sortir d'une même conversation en se posant des questions totalement différentes : Il pourrait se demander, "est-ce que cette conversation a augmenté ou réduit mon pouvoir sur elle ?", tandis qu'elle se demanderait, "Est-ce que cette conversation nous a rapprochés ou éloignés ?" »  Cela ne pourrait-il pas donner du sens à certaines difficultés que peuvent avoir certaines femmes et certains hommes à se comprendre ? Pour certaines et certains d’entre nous, quand on les entend, on a l’impression que l’homme ou la femme serait incompréhensible. Bien heureusement, ce n’est pas le cas de toutes et de tous, mais c’est tout de même la réalité d’un certain nombre d’entre nous. Cela n’expliquerait-il pas pourquoi certaines femmes ne fréquentent principalement que des femmes et certains hommes que des hommes ? Ils se comprendraient mieux. Mais il y a aussi toutes celles et tous ceux qui sont à l’aise avec les deux genres et les hommes qui fréquentent principalement des femmes tout comme les femmes qui fréquentent principalement des hommes. Qu’est-ce que cela pourrait dire ? Plutôt qu’une question de différence entre femme et homme, cela ne parlerait-il pas de différences entre tendances féminines et tendances masculines ? Je reviendrai sur cette interrogation dans la conclusion réflexive. 

 Photos-articles 1280 Des différences ont aussi été constatées dans notre rapport aux émotions. Larry Cahill et ses collègues du Centre de neurobiologie de l’apprentissage et de la mémoire de l’Université de Californie ont montré que les hommes avaient plutôt tendance à mémoriser le contenu général d’environnements chargés émotionnellement, alors que les femmes avaient plutôt tendance à retenir les détails. De leur côté, Olivier Collignon (docteur en sciences psychologiques) et ses collègues du Centre de recherche du Centre hospitalo-universitaire de Sainte-Justine à Montréal, ont montré dans une étude incluant 23 femmes et 23 hommes que les femmes traitaient mieux les informations émotionnelles telles que l’expression faciale et la voix, mais aussi qu’elles unifiaient mieux en une émotion l’expression du visage et le ton de la voix. Comme nous l’explique Olivier Collignon, « ces différences comportementales sont susceptibles d’être liées à des changements neuroanatomiques dans les régions du cerveau qui traitent les informations émotionnelles. (…) Ces régions n’auraient pas la même structure et ne fonctionneraient pas de la même façon que l’on soit un homme ou une femme. » Cela ne pourrait-il pas donner du sens à cette fameuse intuition féminine, dite féminine parce que majoritairement chez les femmes ? 

Clipart 15 Les hormones sexuelles dont on a parlé dans la première page  auraient aussi un effet sur les états dépressifs. Ainsi, à partir de la puberté, les filles et les femmes sont trois fois plus sujettes à la dépression que les garçons et les hommes. Au-delà des différences physiologiques, les hommes et les femmes n’ont pas la même manière d’exprimer leur ressenti face à la maladie (comme a pu le montrer N. Goel). L'expression principale pour les hommes, c’est la colère ou l'irritabilité alors que celle des femmes est la tristesse. Ainsi, comme nous le dit la journaliste scientifique Erica Westly, « les hommes auraient tendance à interpréter la dépression comme une frustration plutôt que comme une maladie. Les hommes se font du coup moins aider que les femmes et présentent quatre fois plus de risque de suicide. » N’y aurait-il pas là une nouvelle approche éducative et préventive à explorer ? 

Une autre différence qui a été étudiée c’est celle du rapport à la violence et à l’agressivité. CRW 0846 Compte tenu du nombre de violences conjugales où les femmes sont majoritairement victimes, on pourrait croire qu’agressivité et violence sont une dominante des hommes. En tout cas, c’est l’impression que j’avais avant de découvrir certaines études. Différentes études, dont celles du psychologue John Archer publiées en 2004, ont montré que les hommes étaient plus sujets à de l’agressivité et de la violence physique, tout comme le fait qu’ils avaient plus de fantasmes violents et parfois meurtriers. Maintenant, les études ont aussi montré que les femmes sont aussi colériques que les hommes sans avoir peur de la bagarre. Mais, comme nous le disent Scott Lilienfield (professeur de psychologie à l’Université Emory à Atlanta) et Hal Arkowitz (professeur de psychologie à l’Université de l’Arizona à Tucson), « au lieu d'exprimer leur colère avec leurs poings, les femmes tendent à utiliser ce qu'en 1995 le psychologue américain Nicki Crick avait qualifié d'"agression relationnelle". Il s'agit d'une forme plus sournoise de manipulation sociale, de harcèlement moral, particulièrement d'une femme vis-à-vis d'une autre. » Ce qui ne veut pas dire que l’agression relationnelle n’existe pas chez les hommes, c’est simplement un outil majoritairement féminin. 

Là où j’ai été surpris, c’est de découvrir que là où les femmes étaient aussi agressives et violentes, c’était dans l’amour et les violences conjugales. Avec d’autres études, les travaux de John Archer et Murray Strauss de l’Université du New Hampshire ont montré que les femmes déclencheraient plus de violence physique au sein de couples. Ce qui n’empêche que les femmes sont plus victimes que les hommes, ces derniers frappant plus fort et parfois étranglent alors que les femmes ont plus tendance à gifler et griffer. N’oublions pas qu’en France, dans les violences conjugales, une femme meurt tous les 3 jours là où un homme meurt tous les 10 jours. N’est-ce pas intéressant à découvrir ? N’y aurait-il pas des leçons à tirer de ces études pour prévenir les conséquences de l’agressivité conjugale ? Apprendre à mieux comprendre nos différences comportementales ne pourrait-il pas aider à réduire les violences conjugales et leurs conséquences funestes ? N’y aurait-il pas là un espace d’éducation possible pour les adultes ? La prévention des violences conjugales ne pourrait-elle se faire dès l’adolescence, voire plus jeune ? C’est peut-être utopique et naïf de ma part de penser que ça pourrait changer quelque chose, mais cela ne vaudrait-il pas le coup d’essayer ?

 

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Publié dans Au nom des femmes

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