Différences Femmes/Hommes 5/6 : femmes et hommes 2/2
Rappel pour celles et ceux qui n'ont pas encore lu une des autres pages : les éléments de cet article sont tirés de recherches et comme pour toutes recherches, ce qui est présenté concerne une majorité de personnes d'un même genre et non l'ensemble de celles-ci. Pour cette raison, vous pourrez éventuellement ne pas vous retrouvez dans l'ensemble des résultats concernant votre genre, comme c'est mon cas. Je reviendrai là-dessus lors de la réflexion critique que je ménerai en conclusion dans le dernier article sur ce sujet.
Les études (notamment celles, menées dans les années 80, du psychologue Carol Weisfeld) qui ont montré que les filles résistaient moins aux échecs que les garçons concernaient ausi les femmes par rapport aux hommes. Nous avons vu dans la partie précédente que les garçons ont tendances à surévaluer leurs compétences et du coup à prendre plus de risques que les filles qui, elles, ont plutôt tendance à ne se lancer dans une aventure en concurrence avec d’autres que lorsqu’elles pensent qu’elles peuvent y arriver. Cette tendance à se surévaluer et leur esprit de hiérarchie (que nous avons aussi déjà vu) ainsi que leur goût de la concurrence apporte aux hommes une certaine résistance à l’échec que les femmes auraient donc moins. Comme nous le propose Hartwig Hanser (journaliste scientifique), cette moindre résistance à l’échec que présenteraient les femmes ne pourraient-elles pas jouer sur le fait qu’il y aurait moins de femmes avec des postes à responsabilités ? En effet, devant la compétition des embauches professionnelles, il y aura des chances pour qu’il y ait plus d’hommes qui s’accrochent que de femmes, donc plus d’hommes que de femmes qui atteignent des postes à responsabilité. L’inégalité existante serait donc en partie liée aux différences comportementales entre hommes et femmes. Hartwig Hanser, en conclusion de son article (« Différents toute la vie »), propose que les femmes apprennent à mieux s’imposer dans leur concurrence avec les hommes, notamment en améliorant leur tolérance à l’échec et en se sous-estimant moins ». Cette proposition est-elle suffisante et juste ? Il me semble que non car cela pose la femme comme responsable de cette difficulté. Certes, de part son fonctionnement, elle a une part de responsabilité « involontaire », mais la mise en concurrence systématique qui se développe de plus en plus dans le recrutement en entreprise n’en est-elle pas aussi responsable ? Se pourrait-il qu’au fur et à mesure de l’évolution, les hommes aient ressenti cette faiblesse féminine et aient développé, voire surdéveloppé, la mise en concurrence afin de préserver leur supériorité hiérarchique ? On peut se le demander, vous ne trouvez pas ? Alors, une prise en compte de cette différence de stratégie des femmes lors des recrutements en parallèle d’une incitation des femmes à moins se sous-estimer ne serait-elle as nécessaire ? L’une sans l’autre ne me semble pas suffisante, même si ce serait déjà une avancée.
Mais, la moindre résistance à l’échec des femmes est-elle pour autant une faiblesse ? Cela ne pourrait-il pas représenter un avantage, si ce n'est parfois une force ? Ne serait-ce pas une des raisons qui les amèneraient à être plus précautionneuses que les hommes et ainsi à être de meilleurs managers en période de crise ?
En effet, des études ont montré que les femmes étaient de meilleurs managers que les hommes et que les entreprises majoritairement managées par des femmes avaient une santé financière meilleure en période de récession. Dans son étude de 2009, l’économiste Michel Ferrary, professeur en ressources humaines au Ceram Business School, a démontré le facteur de résistance à la crise boursière qu’étaient les femmes managers. Selon sa thèse, une entreprise sera plus performante si elle a plus de cadres femmes. Les dirigeantes défendraient mieux la santé des entreprises du fait de leur prudence et de leur altruisme, à l’inverse des hommes. Cette prudence ne pourrait-elle être liée à la moindre résistance à l’échec des femmes ? Si l’échec leur est difficile à vivre, il me semble logique que pour s’en protéger elles soient plus prudentes. Cela ne représenterait-il donc pas un avantage que nous devrions valoriser au lieu de le faire disparaître ? Il a aussi été constaté que les femmes fonctionnaient plus dans un mode de hiérarchie de valeurs dans lequel ce qui compte c’est la considération que le groupe porte à certains de ses membres (on retrouve là un relationnel par rapprochement). Ce mode de fonctionnement laisse peu de place au diktat entre femmes et plus de place à la discussion (ce qui représenterait aussi un avantage managérial), elles auront plus tendance à s’imposer subtilement et dans l’écoute. On retrouve sans doute là l’une des raisons du fait que les femmes n’aimeraient généralement pas se soumettre à d’autres femmes. (Ne retrouverait-on pas d’ailleurs cela dans la sphère privée ? Cela me fait me questionner sur le rapport aux belles-mères et certaines rivalités féminines dans les familles). Les hommes, de leur côté, sont plus prompts à la réaction et à la prise de risque. Ils fonctionnent plus dans un mode de hiérarchie de domination dans lequel ils auront plus tendance à s’imposer directement. Cela peut s’expliquer par le fait que la rivalité régulière qui existe chez la majorité des mâles exige la mise en place d'une structure hiérarchique. Quand le groupe est menacé, il devient nécessaire de se soumettre au plus fort pour protéger le groupe, ce que permet une propension au respect de la hiérarchie.
On peut percevoir ici une double complémentarité entre homme et femme dans le management. D’abord dans le style de management, en situation d’urgence, un fonctionnement hiérarchique de domination me semble utile, ne faut-il pas alors prendre des décisions rapides qu’il faut parfois imposer ? Par contre, en situation normale, un fonctionnement hiérarchique de valeur ne sera-t-il pas plus approprié et plus performant car tenant plus compte des différents subordonnés. N’est-ce pas souvent plus valorisant et plus motivant par la reconnaissance que cela peut apporter ? Ensuite dans le rapport au risque : en période de développement, il est nécessaire de savoir prendre des risques et d’être moins prudents, par contre, en période de crise, n’est-ce pas l’inverse ? Avoir une mixité avec pouvoir égale à la tête des entreprises, mais aussi de certaines directions, ne serait-il pas, alors, un avantage ? Cela ne renforcerait-il pas et ne protégerait-il pas mieux les entreprises par la complémentarité que cela apporterait ? En fonction des situations, cette complémentarité ne permettrait-elle aux deux managers de tempérer ou de renforcer leurs capacités (celles-ci pouvant être parfois une force ou un défaut) ?
Une meilleure compréhension de ces différences entre hommes et femmes ne pourraient-elles pas non plus favoriser les rapports de couples et leur fonctionnement. L’incompréhension de ces fonctionnements ne serait-elle pas source de quiproquos et d’éventuels troubles relationnels ? N’y aurait-il pas, là encore, un espace éducatif à investir pour le mieux-être des individus, mais aussi une meilleure gestion des foyers comme des entreprises ? Et en allant plus loin, ne serait-ce pas non plus intéressant d’avoir cela à la tête des Etats pour la gestion des nations ! Après tout, comme j'en ai déjà parlé dans un autre article, l'échec ne devrait-il pas être valorisé plutôt que combattu et rabaissé ?
Il y a une chose à laquelle je ne m'attendais pas, c'est de découvrir qu’il existait une différence dans le rapport à l’humour. Que nous soyons un homme ou une femme, il ne serait pas le même. L’unique point commun : le rôle relationnel et informatif de l’humour. Selon le psychologue Scott Barry Kaufman (Université de New York), l'humour donnerait des informations, notamment sur l'intelligence, la créativité voire certains aspects de la personnalité. Différentes études ont aussi montré que l’humour était utilisé et nié pour signaler un intérêt amoureux ou pour attirer l’autre, mais de manière différente que l’on soit un homme ou une femme. Ces mêmes études ont montré que Les hommes préfèrent les femmes qui rient de leur blague alors que les femmes préfèrent les hommes qui les font rire. Ainsi, une femme faisant de l’humour n’attirerait que rarement les hommes. Cela se confirmerait auprès des humoristes. Les humoristes hommes seraient harcelés par le public féminin tandis que les humoristes femmes n’intéresseraient que rarement le public masculin. Par contre, lorsqu’une relation durable s’installe, les rôles s’inverseraient et l’humour permettrait de faire tomber certaines tensions. Entre hommes, nous savons généralement que lorsque nous faisons rire une femme, c’est bien parti. On se croit d’ailleurs rigolo, étant donné que l’autre rit. Mais en fait, à la découverte de ces études, je découvre que la femme va rire instinctivement pour nous plaire, même si ce que nous disons n’est pas réellement rigolo. En fait, je trouve cela amusant. Cela permet de comprendre des différences de séduction entre certains hommes, mais aussi entre certaines femmes, vous ne trouvez pas ? Maintenant, est-ce uniquement un signe d’attirance amoureuse et/ou sexuelle ou est-ce que ça marche aussi pour une attirance amicale ?
Il existe aussi des différences dans le désir, le plaisir et la jouissance sexuel. Même si le psychologique joue aussi bien pour la femme que pour l'homme, que ce soit pour l'excitation comme pour l'inhibition, les femmes et les hommes ne réagissent pas aux mêmes stimuli et ils ont un fonctionnement physiologique proche mais avec ses propres temporalités et zones excitables. Je ne développerai pas ce thème ici, étant donné que j'ai l'intention d'écrire un article sur la jouissance sexuel et le possible avantage des femmes.
Une partie des différences entre femmes et hommes n’est donc que la continuité des différences entre filles et garçons, et heureusement, ça reste logique et cohérent. Mais alors, qu’en est-il maintenant des idées reçues et des a priori existants ?
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