L’ontophylogenèse : ouverture vers un questionnement sur l'aléa et le subjectif ! 1/3
Il y a peu, j’ai découvert l’ontophylogenèse au travers de l’édition de la conférence-débat de Jean-Jacques Kupiec[1], père du concept, qu’il a donné à différentes reprises en France en 2011. (L’ontophylogenèse. Évolution des espèces et développement de l’individu, Éditions Quae, 2012, 77 p.).
Vous connaissez ?
Ce nouveau concept, comme Kupiec nous le dit, est en chantier, même si certaines de ses hypothèses et celles des autres scientifiques travaillant comme lui sur ce sujet ont déjà été corroborées par certaines expériences.
Les deux éléments sur lesquels il s’appuie et qu’il développe largement dans sa conférence sont :
L’abstraction que représente ce que nous désignons par des mots, et dans ce cas précis ce que nous désignons par individus et espèces.
Le fait démontré que l’expression des gènes est un phénomène probabiliste et aléatoire qui ne serait pas un bruit (comme il est généralement considéré), mais un élément essentiel de l’évolution. En cela, il pose que le « vivant repose sur des mécanismes probabilistes, aléatoire » (p. 9).
Ce que j’ai trouvé intéressant dans cette conférence, c’est la place donnée au niveau biologique, conceptuel et scientifique à l’aléatoire et au subjectif.
Cela me parle car ça vient tout simplement faire écho aux perceptions et au rapport au monde que je peux avoir depuis environs trente ans. Ce que l’on peut d’ailleurs retrouver dans certains passages de mon livre Devenir auteur de sa vie.
Cette nouvelle théorie biologique et moléculaire, que peut-elle donc venir interroger dans nos manières d’être, nos manières d’appréhender la vie et dans nos rapports aux événements et aux autres ?
Pour questionner cela,
- je vais d’abord expliquer ce qu’est l’ontophylogenèse,
- ensuite j’aborderai la question de l’aléatoire,
- et je finirai par celle du subjectif (à partir de la notion d’abstraction).
Alors, qu’est-ce donc que l’ontophylogenèse ?
Pour celles et ceux qui, comme moi avant cette lecture, ne connaissaient pas l’ontophylogenèse et n’en ont jamais entendu parler, c’est le processus unique formé par l’ontogenèse (la genèse des individus) et la phylogenèse (l’évolution des espèces).
Comme nous l’explique Kupiec, « les sciences de la nature ont pour objets d’études des entités primaires. (…) En biologie il en existe deux, l’espèce et l’individu, qui structurent la biologie dans ses champs disciplinaires » (p. 11).
Il y a ainsi :
- Des disciplines qui étudient l’espèce : les sciences de l’évolution, la systématique, l’écologie.
- Et des disciplines qui étudient l’individu : l’embryogenèse, la physiologie, la biologie moléculaire et cellulaire.
La conséquence de ces deux objets d’étude et des disciplines qui les étudient, c’est une séparation entre les phénomènes qui concernent l’espèce et ceux qui concernent l’individu. Ce qui « conduit à une séparation théorique, avec d’un côté une théorie pour expliquer l’évolution des espèces (la théorie de la sélection naturelle) et, de l’autre côté, une théorie pour expliquer l’ontogenèse (la théorie du programme génétique) » (p. 12).
L'ontophylogenèse étant maintenant présenté, je vais commencer mon questionnement par "l'aléa".
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