Éducation et pédagogie sous le prisme du biologique 6/10

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5 Méthodes pédagogiques et motivations biologiques d’apprentissage 2/2

les deux premières méthodes pédagogiques sont en page précédente

La méthode interrogative, maïeutique.

Dans celle-ci, l’appreneur a pour objectif d’amener l’apprenant à construire le savoir par un questionnement approprié. Il incitera l’apprenant à formuler ce qu’il sait, pense, se représente.

 Clipart 20Amener l’apprenant à construire le savoir comme le propose cette méthode, cela ne ferait-il pas appel systématiquement à une recherche de comportement d’appétence ? Dans cette méthode, l’apprenant ne peut normalement être passif, quoique… rien n’empêche de ne rien faire et de se reposer sur ses camarades lorsqu’un apprenant est en groupe, de profiter de leur appétence. De manière générale, le savoir se construisant à partir des questionnements proposés par l’appreneur, il devrait automatiquement y avoir recherche de comportement d’appétence. Je dis devrait car il faut que l’excitation endogène soit suffisamment forte pour que cela arrive.

Qu’est-ce que pourrait donner une excitation endogène pas assez forte ? Peut-être un désintérêt de l’apprenant qui fera autre chose ou restera dans ses rêveries !

Mais qui dit recherche de comportement d’appétence dit-il obligatoirement réduction de la tension ? Sans doute si elle est possible et qu’il y a succès. Parce que lorsque l’apprenant est dans l’incapacité de trouver un comportement d’appétence adéquat ou que dans un groupe, certains éléments de ce dernier empêchent la recherche d’appétence ou imposent une solution ne répondant pas à la tension de l’apprenant, il ne pourra y avoir comportement final adapté à la tension du dit apprenant.

Pour terminer sur cette méthode, j’ai la sensation qu’elle pourrait être efficace sur toutes les fonctions finalisées. Et vous ?

 La méthode active, découverte.

Ici, l’appreneur va fonctionner par projet ou scénario pédagogique (ce que l’on retrouve avec les jeux de rôles notamment). Il fera faire, fera dire et reformulera pour donner du sens.

Cette méthode n’a-t-elle pas un côté ambigu du fait qu’elle propose deux modes d’actions différentes qui n’ont pas les mêmes implications, le projet et le scénario pédagogique ?

Avec le scénario pédagogique, ne nous retrouverions-nous pas dans une configuration proche de la méthode démonstrative où l’inversion de schéma de Lorenz-Craig dominerait ? Il me semble que oui, mais avec un bémol. IMGP0554Le scénario est écrit, il est demandé aux apprenants de reproduire une situation dans un but prédéterminé. Cela laisse-t-il donc place à une recherche de comportement d’appétence ? Il semble que non lorsque le scénario est très restrictif (notamment pour des apprentissages techniques). Par contre, lorsque le scénario et ouvert et qu’il autorise une grande par d’improvisation des apprenants, il semblerait que oui. Même si la passivité ou le désintérêt d’un apprenant (pour les mêmes raisons déjà abordées dans les autres méthodes) peut exister.

Avec le projet, ne nous retrouverions-nous pas dans une configuration proche de la méthode interrogative ? Il semblerait que oui, avec les mêmes caractéristiques et réserves. En mode projet, l’apprenant seul ou avec le groupe dont il fait partie sera le créateur de savoir à partir non pas d’interrogation, mais de la réalisation du projet. Et il me semble que ce sera d’autant plus le cas lorsqu’il aura participé au choix et à la définition du sujet. Ne serait-ce pas pour cela qu’un master recherche impliqué ou un doctorat est si formateur ?

La méthode expérientielle.

Dans cette méthode, l’appreneur amènera l’apprenant à faire avec l’autre. C’est-à-dire qu’il l’amènera à formuler un savoir faire en tant que producteur d’un savoir qu’il partage avec d’autres.

Pour cette méthode, j’ai du mal à voir.

D’un côté, j’ai la sensation qu’il existe une possibilité d’inversion du schéma de Lorenz-Craig, ce qui empêcherait la recherche d’appétence, donc l’apprentissage. En effet, si l’appreneur a déjà décrit le savoir final, les dés ne seront-ils pas pipés ? L’apprenant n’aura pas vraiment de comportement d’appétence à chercher étant donné qu’il aura déjà la réponse. Il lui suffira de reproduire ce qui est déjà, même s’il y apportera ses nuances personnelles.

D’un autre côté, si l’appreneur reste évasif sur la finalité, ne donnant qu’une information générale, n’y aura-t-il pas possibilité d’appétence ? J’ai l’impression que oui.

Finalement, dans cette méthode, en fonction de la posture de l’apprenant, cela pourrait pencher vers les possibilités de la méthode démonstrative ou vers les possibilités de la méthode interrogative.

La posture de l’apprenant, il n’y a pas que dans cette méthode qu’elle a son importance, elle en a dans toutes les méthodes.

Après avoir exploré les différentes méthodes pédagogiques au travers du schéma de Lorenz-Craig, ne serait-il pas temps de s’intéresser aux comportements biologiques des apprenants ?

 

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