Éducation et pédagogie sous le prisme du biologique 2/10

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2 - Les fonctions finalisées, qu’est-ce que c’est ?

Pour rappel ou pour ceux qui n’ont pas lu mon article sur le schéma Lorenz-Craig, les fonctions finalisées se retrouvent au sein de toutes les espèces. Ce sont des fonctions innées, nécessaire à la viabilité des espèces, qui sont excitées au niveau du cerveau reptilien.

Il existe des fonctions sensorielles et des fonctions comportementales.

  • Dans les fonctions finalisées sensorielles, nous avons : la somesthésie[1], le tact (tout ce qui est tactile), le goût, l’olfaction, la vision et l’audition.
  • Dans les fonctions finalisées comportementales, nous avons :
    • la sauvegarde (sécurité) dont : l’alerte, l’agressivité, la fuite,
    • les relations dont : la relation parentale (pour les humains), la relation sociale, la relation interindividuelle et la relation interspécifique,
    • la subsistance dont : la nourriture, l’abreuvement, l’adaptation au biotope (habitat),
    • la récupération dont : le repos éveillé, le sommeil et le sommeil paradoxal.

Chez l’animal homme, dans ce que l’on nomme le champ (de tension nerveuse) tendu, l’ordre de priorité, de la tension la plus forte à la moins forte, est la sauvegarde, puis la relation, ensuite la subsistance et enfin la récupération. 

Il existe aussi un champ détendu dans lequel les tensions nerveuses sont faibles et qui correspondrait à l'état le plus agréable car répondant à des activités sans but biologique et fonctionnel précis. Les fonctions qu’on y trouve font aussi fonction de fonctions finalisées. On y trouve les activités intériorisées, les activités intellectuelles, les activités à vide[2] (dans lesquels on peut retrouver les fonctions du champ tendu mais en tension faible) et le jeu.

Clipart 14Au niveau biologique, il existe un ordre de traitement de ces tensions. Il va de la tension la plus forte à la tension la plus faible. C’est-à-dire que s’il existe des excitations sur différentes fonctions, les tensions moins fortes ne pourront être traitées tant que les tensions les plus fortes ne seront pas réglées. Par exemple, s’il existe à la fois une tension de la fonction « alerte », une tension de la fonction « relation interindividuelle » et une tension de la fonction « manger », les deux dernières ne pourront être traitées et résolues tant que la tension de la fonction « alerte » n’aura pas disparu. De la même manière la tension « manger » ne pourra être traitée tant que la tension « interindividuelle » n’aura pas disparu.

Cela est très visible chez les autres animaux. Par contre, chez l’animal homme, l’humain, c’est différent. Le développement de notre néocortex et notre capacité d’imagination et de traitement des données nous permettent de créer des circuits de dérivation. Nous avons ainsi la capacité, de masquer notre excitation endogène initiale par une (ou des) autre(s) qui sera virtuelle(s). Il n’est donc pas évident, par la simple observation, d’identifier du premier coup l’excitation endogène à la source d’un comportement humain, elle peut être détournée, dérivée, venir d'un autre.

Un comportement peut être là pour dérouter la tension existante, la compensant au lieu de la réduire, entrant ainsi dans le pathologique. Et la tension étant toujours là, rien n’est réglé. Ainsi, si une tension sur la fonction sécurité n’est pas réglée, une tension sur la fonction relation ne pourra être bien traitée tout comme celles sur les fonctions subsistances et récupérations. D’où certains problèmes et certaines pathologies pouvant exister à ces différents niveaux de nos vies[3].

Ensuite, chaque individu dispose d’un seuil de déclenchement du comportement d'appétence  plus ou moins élevé pour telle ou telle fonction. Pour certain il ne faudra pas grand-chose pour qu’il y ait recherche et pour d’autre ce sera l’inverse.

Bien complexe tout cela… n’est-ce pas !

Schéma Lorenz-Craig

Il me semble qu’il est temps de rappeler le déroulé du schéma de Lorenz-Craig qui décrit, au niveau biologique, nos mécanismes comportementaux.

L’excitation endogène née d'une perception extérieure et/ou intérieure crée une tension sur une fonction finalisée. Cela provoque la recherche du comportement d’appétence le plus approprié qui permettra de réduire si ce n’est d’éliminer la tension. Le comportement qui en découlera (apprentissage ou autre) ne pourra s’activer qu’à partir d’un signal déclencheur rencontré par l’organisme. Ce signal, le MID (mécanisme inné de déclenchement) est le mécanisme qui donne accès aux différents niveaux de filtres (dans le cerveau) qui permettent au comportement (ou plus précisément à la décharge sous forme de comportement) d’avoir lieu.

L’excitation endogène, le MID et la réalisation du comportement ont été identifiés comme faisant parti de l’inné. Seule la recherche de comportement d’appétence fait partie de l’acquis. Tout apprentissage ne peut donc avoir lieu que dans la phase de recherche de comportement d’appétence.

Alors, que penser de ces fonctions par rapport aux apprentissages. Lesquelles pourraient être à l’origine de ces derniers ?

[1] Sensibilité générale du corps (interne et externe) excluant les perceptions fournies par les organes sensoriels.

[2] Les activités à vide en champ détendu sont des activités sans réelles finalités vitales pour l’organisme.

[3] Pour en savoir un peu plus sur les processus pathologiques possibles, lire l’article « Les modules comportementaux biologiques mis en lumière par l’Éthologie 3/4 »

 

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